La décarbonation de nos modes de transport est un enjeu majeur pour les années à venir. À la fois pour atteindre l’objectif de la neutralité carbone en 2050, mais aussi pour ne plus dépendre de l’importation d’énergie fossile. Sur ce dernier point, le contexte international avec la guerre en Ukraine nous oblige à aller plus vite.
De plus, cette ambition est une réponse à la question du pouvoir d’achat pour nos concitoyens. Les prix des énergies fossiles augmentent fortement, creusant la facture énergétique de nos foyers. Cela est particulier vrai pour l’essence.
Le secteur du transport représente 38% de nos rejets de CO2, loin devant l’industrie et l’agriculture. En France, l’automobile constitue plus de 70% de nos déplacements. Ce chiffre est plus élevé dans la région des Pays de la Loire. Les investissements lourds dans les transports en commun votés par le Conseil régional vont donc dans le bon sens, ainsi que les différentes initiatives pour limiter l’usage de la voiture individuelle comme l’incitation au co-voiturage par exemple. Cependant, l’urgence nous oblige à aller plus loin et à pousser à l’électrification de notre parc automobile.
Sur ce sujet, la Région doit être moteur et porter une politique ambitieuse afin d’inciter le renouvellement des voitures individuelles mais également afin de développer massivement le nombre de bornes de recharge électrique sur notre territoire. Concernant les bornes de recharge, la Région doit être le pilote du développement rapide et équilibré sur notre territoire.
En lien avec les partenaires et acteurs impliqués, la Région doit engager la constitution d’une cartographie régionale dans le but d’identifier les zones sous-équipées en bornes de recharge. Il faut bien évidemment accompagner les collectivités volontaires et déjà engagées sur cette question, mais ne pas s’en contenter au risque de grandes disparités territoriales.
Selon EDF Pays de la Loire, nous devons passer de 1 500 points de charge à 100 000 dans les années à venir. Cela représente un investissement de 2 milliards d’euros que la Région ne peut évidemment supporter seule, mais qui peut être mobilisé en mettant autour de la table toutes les parties prenantes et financeurs potentiels : Union Européenne, Etat, collectivités, entreprises de l’énergie…
En parallèle, nous devons accélérer sur l’électrification du parc automobile régional. Il faut noter que 50% du marché automobile neuf français est porté par le marché des professionnels. D’autant que ce marché est essentiel pour alimenter le marché de l’occasion qui sera à terme destiné aux particuliers. La Région dispose ici du puissant levier des subventions aux entreprises. Elle peut donc dans un premier temps inciter une entreprise qu’elle subventionne à utiliser une partie de ces fonds pour électrifier son parc automobile. Pour cela au vu des enjeux, la Région pourrait créer une subvention spécifique dédiée au verdissement des véhicules professionnels. Les sommes proposées doivent être significatives pour accélérer massivement cette transition nécessaire. Elle pourra ainsi venir en complément d’aides de l’Etat sur ce même volet.
Ainsi nous faisons le vœu que la Région :
- Se positionne comme véritable pilote du développement massif et équilibré sur notre territoire des bornes de recharge pour véhicules électriques ;
- Réunisse rapidement les principales parties prenantes et les financeurs pour programmer les investissements nécessaires pour atteindre dans un délai raisonnable les 100 000 points de charge ;
- Utilise le levier des subventions aux entreprises pour accélérer le verdissement de leur parc automobile ;
- Crée une subvention dédiée aux entreprises pour l’électrification des véhicules professionnels.
Voeu rejeté par la majorité régionale de droite et le groupe des écologistes.
Voir les débats sur ce vœu en vidéo (aller directement à la minute 5:11:37) :
